Ceci n'est qu'un échantillon, il est très difficile de savoir exactement qui fait quoi dans ce domaine, essentiellement à cause de problèmes financiers (beaucoup sont obligés d'arrêter tandis que d'autres se créent) et du nombre d'amateurs à qui l'on doit beaucoup de découvertes.

Plusieurs équipes d'astronomes dans le monde entier examinent le ciel avec des caméras électroniques pour trouver des géocroiseurs, tous ces efforts impliquent moins de 100 professionnels. Mais il y a aussi les astronomes amateurs qui contribuent aux découvertes par leur observations.

Le programme de recherche de géocroiseurs le plus productif est le LINEAR (Lincoln Laboratory Near Earth Asteroid Research) du laboratoire de MIT Lincoln, en activité au Mexique avec l'Armée de l'Air Américaine et l'appui de la NASA.  L'équipe LINEAR, qui opère avec deux télescopes d'une ouverture d'un mètre chacun, a découvert plus de géocroiseurs en 1999 et 2000 que tous les autres programmes de recherches combinés.

D'autres groupes de recherche actifs incluant:

- Le programme NEAT (Near Earth Asteroid Tracking) à Hawaï qui effectuent leurs travaux conjointement avec le "Jet Propulsion Laboratory" de la NASA et l'Armée de l'Air américaine. C'est le "Jet Propulsion Laboratory", sous la tutelle de l'USAF qui décide, fabrique, et installe les caméras et les systèmes contrôlés par ordinateur sur un télescope GEODSS de 1m. Les principaux investigateur de NEAT sont les Dr. Eleanor F. Helin, Dr. David L.Rabinowitz et le Dr. Steven H. Pravdo, qui est aussi le directeur du projet. NEAT a commencé ses observations en Décembre 1995, avec une période d'observation de 12 nuits par mois ceci jusqu'en décembre 1996. A partir de Janvier 1997 la fréquence d'observation de NEAT est devenue de 6 nuits par mois. Les découvertes sont répertoriées au Minor Planet Center, le site web contient les nouveaux objets qui demandent confirmation par les observateurs.

- Le programme LONEOS (Lowell Observatory Near Earth Object Search) à l'observatoire de Lowell en Arizona, soutenu des financements de la NASA.  

- Le "Catalina Sky Survey" à Tucson en Arizona également soutenu par la NASA.

- Le "Spacewatch Survey" fondé en 1989 à Kitt Peak en Arizona, conçu et dirigé par Tom Gehrels (membre du SpaceGuard) de l'université de l'Arizona, financé lui aussi par la NASA et plusieurs fonds privés . Avec une amélioration du réseau Spacewatch incluant un miroir de 1.8 mètre au télescope de Kitt Peak (Californie) et une mise à niveau électronique en Australie et en France, Tom Gehrels estime que n'importe quel astéroïde de plus d'un km de diamètre ayant une trajectoire de collision avec l'EMS (Earth Moon System) pourrait être connu avant l'année 2008. Cependant, le  programme Spacewatch ne serait pas suffisant pour répertorier l'ensemble des menaces plus petites et il resterait encore de dangereux astéroïdes et des comètes à longue périodicité.  

- KLENOT (Klet observatory Near Earth and Other unusual object Team) controlé par le site d'observation de Klet (Mont Klet, République Tchèque)

- L'association SpaceGuard fondée en 1996 à Rome en Italie par Andrea Carusi qui oeuvre aussi au Japon, en Angleterre, en Allemagne et dernièrement en Croatie.

- En France, le programme OCA-DLR Asteroid Survey (O.D.A.S.) effectue sporadiquement des recherches. Issu d'une entente entre l'observatoire de la Côte d'Azur et le "Institute of Planetary Exploration" (DLR) à Berlin-Adlershof en Allemagne.

- D'autres programmes de recherche aux USA, au Japon, et en Chine contribuent également à la découverte de géocroiseurs.

Cependant, convaincre de la nécessité de tels programmes n'est pas toujours une chose aisée, surtout lorsqu'il s'agit de financement. Tel fut le cas pour le projet de coopération AANEAS (Anglo-Australian Near Earth Asteroid Survey) n'a jamais été financé par la GB et a échoué. Ainsi que le Spaceguard Australie qui a cessé toute activité le 1er Janvier 1997 par manque de financements.

 D'après les estimations actuelles, il y aurait près de 3000 astéroïdes entre 1 et 10 km de diamètre qui croisent systématiquement notre orbite. Avec environ 200 corps recensés, le taux de découverte n'est seulement que de 7%. Une vingtaine de géocroiseurs par an de plus d'un kilomètre sont détectés. Un simple calcul permet d'appréhender le temps nécessaire à la détection totale des menaces pour la Terre. Pourtant ce n'est pas une fatalité en soi, mais le problème reste financier.

[NASA] /...La Terre orbite autour du Soleil dans une sorte de Chamboule tout cosmique, sujette à des impacts de comètes et d'astéroïdes. Ce n'est que tout récemment que les impacts de comètes ou d'astéroïdes que nous observons posent le problème du hasard de la vie et de la propriété. Bien que les probabilités annuelles que la Terre soit heurtée par un gros astéroïde ou une comète soient extrêmement faibles, les conséquences d'une telle collision seraient si catastrophiques qu'il serait prudent de se préparer à l'analyse de la menace et à empêcher celle-ci.
Des études ont montré que le risque d'impact cosmique est inversement proportionnel la taille du projectile. Le risque le plus grand est associé à des objets suffisamment grands pour perturber le climat terrestre sur une échelle globale en projetant d'immenses quantités de poussières dans la stratosphère. Un tel événement pourrait faire chuter les températures autour du globe, conduisant à une perte de nourriture et probablement l'écroulement de la société.
Des études diverses ont montré que la masse minimum d'un astéroïde ayant des conséquences globales sur la planète par son impact, devrait être de 10 billions de tonnes provoquant une explosion terrestre équivalente à des millions de mégatonnes de TNT. Le diamètre correspondant de l'astéroïde ou de la comète serait de 1 à 2 km. Les objets plus petits d'une dizaine de mètres (la taille d'une maison) pourraient provoquer de sérieux dommages localement mais ne provoqueraient pas de menace globale. Un exemple historique d'un "petit" impact était l'explosion d'une comète qui a eu lieu à Tunguska en Sibérie en Juin 1908.../ (celle-ci à quand même détruit 2000 km2 de forêt pour un diamètre de seulement ~50m et n'ayant probablement pas touché le sol ! ) Un événement comme celui-ci se produit environ tous les 300 ans.

[MIAC] /.... D'après les estimations, la fréquence d'impacts terrestres de la dimension de celle du K-T (l'extinction des dinosaures) est d'environ un chaque 50-100 millions d'années. De plus petits impacts, mais toujours aussi importants, ont lieu sur de plus petites périodes de temps et affectent le climat terrestre et la biosphère terrestre à des niveaux différents. La formation de cratères d'impact aussi petits que 20 km peut produire des réductions de luminosité et des perturbations de température semblables à un hiver nucléaire. De tels impacts ont lieu sur la Terre avec une fréquence de 2 ou 3 chaque million d'années. La plus récente structure connue de cette envergure est Zhamanshin au Kazakhstan, avec un diamètre de 15 km et un âge d'environ 1 million d'années. Les impacts de cette envergure ne sont pas liés à de sérieuses répercussions sur la biosphère ou causes d'extinctions massives. Cependant, la composante la plus fragile du présent environnement est la civilisation humaine moderne, grande dépendante pour sa survie de l'organisation complexe de son infrastructure et sa technologie. Même si nous pensons rarement à la civilisation en termes de millions d'années, il y a peu de doute que si la civilisation subsiste assez longtemps, elle souffrira grandement ou sera même détruite par un impact.../

[Charles Frankel] /... notons qu'une dizaine de tels impacts décakilomètriques a dû avoir lieu depuis l'aube des hominidés, il y a cinq millions d'années. Le violent impact du Ghana, notamment, se déroula à la limite de l'émergence de l'homo erectus, il y a 1,3 millions d'années: peut être les familles d'hominidés en compétition dans le Rift africain en subirent-elles les effets!
Il en sera de même pour le prochain impact de cette classe 10km, qui à la lumière des statistiques devrait avoir lieu dans moins de 500 000 ans, sans qu'il soit possible d'être aujourd'hui plus précis. Cet impact peut se produire l'année prochaine, tout comme dans dix mille ou cent mille ans. Mais lorsqu'il aura lieu, il se peut que l'humanité plonge dans une situation d'autant plus délicate qu'elle pourrait, comme aujourd'hui être à la limite de son équilibre alimentaire. Le désordre climatique dû au nuage de poussières ferait s'effondrer l'agriculture et, la famine venant s'ajouter aux autres effets nocifs de l'impact, on spécule que près d'un quart de la population humaine pourrait trouver la mort - soit un à deux milliards de victimes si la population était la même qu'aujourd'hui.../

[Alain Carion] /... des calculs complexes indiquent qu'il y a en moyenne une chute probable d'une météorite d'un kilogramme par million d'années et par kilomètre carré... la probabilité de chute n'est pas tout à fait la même pour tous les points du globe. La théorie prévoit que pour trois météorites tombant aux pôles, quatre tombent à l'équateur. De même la probabilité de chute varie en fonction de l'heure locale du lieu d'impact, les courbes obtenues avec les 905 chutes observées présentent un maximum d'intensité entre douze heures et minuit..../

[David Morrison] /... la probabilité pour qu'une catastrophe due à un astéroïde arrive dans le futur est plus grande que la probabilité des autres menaces vitales que notre société prend très au sérieux. A ce sujet, une menace par 500 000 ans est estimée pour un impact catastrophique de conséquences globales. Il est important de garder à l'esprit que cette fréquence peut être supérieure aux prédictions, cependant probablement pas plus qu'un facteur 2. La fréquence pourrait être égale aussi à un facteur 10 fois moindre.../

[Eugene Shoemaker] Il estimait que la probabilité d'avoir une chute d'un astéroïde d'un kilomètre de diamètre est de 1 sur 1 000 000 dans une vie humaine, et pour un astéroïde de 10 kilomètres de diamètre une probabilité de 1 sur 100 000 000 par an.

Un petit tableau proposé par Clark Chapman et David Morrison sur les chances de mourir en fonction des causes. Pour un habitant des États-Unis.

En croisant le nombre de victimes potentielles d'un impact d'astéroïde avec la probabilité qu'il se produise, on obtient une échelle de risques. Avec un risque sur 20 000 de mourir d'un impact d'astéroïde, les Américains devraient se méfier du ciel autant que des avions... (va dire ça aux familles des victimes des attentats du 11 septembre...) et plus que les inondations ou des tornades ! Bon ce ne sont que des calculs statistiques et comme tout ceci est un peu aléatoire on ne peut pas trop se fier aux résultats, tout ceci n'est que pour donner un ordre d'idée.

Cause de la mort Risques
Accident de voiture 1 sur 100
Meurtre 1 sur 300
Tumeur /  Cancer 1 sur 600
Feu 1 sur 800
Accident avec arme à feu 1 sur 2 500
Électrocution 1 sur 5 000
Impact astéroïde/comète 1 sur 20 000
Passager d'un crash d'avion 1 sur 20 000
Inondation 1 sur 30 000
Tornade 1 sur 60 000
Morsure venimeuse 1 sur 100 000
Feu d'artifice 1 sur 1 million
Intoxication alimentaire 1 sur 3 millions

Estimations du danger représenté par l'impact d'un astéroïde ou d'une comète.
Événements sans conséquences

0

La probabilité d'une collision est nulle, de même que la probabilité qu'un objet hypothétique de même taille percute la Terre dans les décades à venir. Cette désignation s'applique aussi à n'importe quel petit objet, qui dans l'éventualité d'une collision avec la Terre, n'a aucune chance d'atteindre le sol entier.
Événements méritant un suivi attentionné

1

Les chances de collision sont extrêmement faibles à propos d'un même hypothétique objet de même taille percutant la Terre dans les décades à venir.
 

2

Passage assez proche mais pas insolite. La collision est très peu probable.
Événements inquiétants

3

Passage proche, avec 1% ou plus de chances de collision, capable de provoquer des dégâts localisés.
 

4

Passage proche avec 1% ou plus de chances de collision, capable de provoquer un catastrophe régionale.
 

5

Passage proche, avec une menace de collision significative capable de dévaster une région.
Événements menaçants

6

Passage proche, avec une menace de collision significative capable de provoquer une catastrophe globale.
 

7

Passage proche, avec une menace de collision extrêmement significative capable de provoquer un cataclysme global.
 

8

Une collision capable de causer une destruction locale. De tels événements se produisent sur Terre à la fréquence d'un par 50 ans ou 1000 ans.
Collisions certaines

9

Une collision capable de causer un dévastation régionale. De tels événements se produisent à la fréquence d'un par 1000 ans ou 100 000 ans.
 

10

Une collision capable de causer une catastrophe globale. De tels événements se produisent environ une fois tout les 100 000 ans ou moins.
Échelle de Turin - The Torino Scale.
Copyright © 1999 professeur Richard P. Binzel du Massachusetts Institute of Technology (MIT)

L'Union astronomique internationale a adopté le 22 juillet 1999 une mesure d'alerte aux risques cosmiques, l'échelle de Turin. Mise au point par le professeur Richard P. Binzel du Massachusetts Institute of Technology (MIT), elle prend en compte la vitesse, la masse, la taille du corps, autant que sa probabilité de chute sur Terre. Au niveau 0, le corps n'a virtuellement aucune chance de rencontrer la Terre ou est si petit qu'il se désintégrerait à coup sûr dans la haute atmosphère sans même provoquer d'onde de choc. Le risque 10, le plus fort, avertit la population que l'objet va percuter la Terre et créer « une catastrophe climatique globale ». Jusqu'à présent, aucun des 2 000 astéroïdes de plus de 1 km de diamètre croisant l'orbite de la Terre (Near Earth Objects) n'a dépassé le degré zéro de l'échelle de Turin.

En 1989 le passage du petit astéroïde1989 FC à moins de 700 000 km de la Terre a suffisamment ému l'Institut de l'Aéronautique et de l'Espace Américain et la Chambre des représentants pour qu'ils commandent aux astronomes de leur pays un rapport sur les probabilités d'impact, les moyens de détection et les éventuelles mesures à prendre.
Le 8 décembre 1992, un énorme astéroïde du nom de Toutatis a manqué la Terre de seulement 2 distances Terre-lune. Ce fut un jour de chance pour tous les habitants de la Terre parce que cet astéroïde avoisine les 4km de diamètre et, s'il avait percuté la Terre la puissance de la collision aurait généré plus d'énergie que tout l'arsenal nucléaire de la Terre. Environ 9 millions de mégatonnes de TNT.
En Juillet 1994 la Comète Shoemaker-Levy 9 a percuté la planète Jupiter. Une vidéo de l'impact de la comète (images de synthèse 636K MPEG).
Enfin en janvier 2002, un astéroïde nommé 2001YB5 frôle la Terre (2 fois la distance Terre-Lune seulement...) et ça menace potentielle n'avait été découverte qu'un mois auparavant. Voir article :

Article publié dans le magazine Québec Science du 10/01/02

Un astéroïde frôle la Terre

Dans la nuit du dimanche 6 au lundi 7 janvier, un astéroïde de 300 mètres de diamètre est passé près de la Terre, à 830 000 kilomètres, ce qui représente environ deux fois la distance Terre-Lune.  

États-Unis  

10/01/2002 - Le 26 décembre dernier, les télescopes de surveillance des astéroïdes de la NASA ont détecté un astéroïde, baptisée 2001 YB5, qui se trouvait à environ 25 millions de kilomètres et dont la vitesse était de 110 000 km/h.

Une chance que cet astéroïde n'ait pas menacé la Terre, car les télescopes de l'Agence spatiale américaine l'ont détecté beaucoup trop tardivement pour permettre aux astronomes d'essayer de dévier sa trajectoire. Ces derniers ont évalué le risque de collision à un sur un milliard.

 

Tableau montrant les astéroïdes de plus de 300 mètres qui doivent s'approcher à moins de quatre fois la distance Terre-Lune dans les cent ans à venir.

Date Nom Distance Terre-Lune diamètre (en m)
7 août 2027 1999 AN10 1 fois 1 000
26 octobre 2028 1997XF11 2,5 2 000
14 février 2060 (4660) Nereus 3,2 900
23 septembre 2060 1999 RQ36 2,2 300
21 octobre 2069 (2340) Hathor 2,6 600
21 octobre 2086 (2340) Hathor 2,4 600
9 avril 2095 1998 SC15 3,2 500